J'ai voté contre les deux plans de soutien à la production de tabac !

Lors de la commission permanente du 25 Novembre 2010, j'ai voté contre le plan d' aide aux investissements dans les exploitations tabacoles.

Puis à la Commission Permanente du 21 novembre 2011, j'ai voté contre une affectation de crédit de fonctionnement de 700 000 € pour les exploitations agricoles tabacoles.

Au nom du groupe EELV j'ai proposé que ces deux plans d'aide soient utilisés pour:
  • la réorientation vers d'autres productions à forte valeur ajoutées, comme la production maraichère en bio par exemple. Notre région importe une partie de ses légumes bio, Il serait logique (et écologique) de les produire localement.
  • la mise en place d'une production de tabac bio, avec une transformation et une valorisation locale, par les producteurs.

Nous pensons en effet que la filière tabacole classique, n’a peu ou pas d’avenir dans un marché mondialisé, qui entraine une chute des prix. A cela s'ajoute l'arrêt de l’aide de l’Europe (passage des aides du 1er pilier au 2eme). Explications :

  • le prix du tabac est déterminé par une poignée de multinationales. (Plus de 70 % du marché hors Chine est réalisé par quatre multinationales)
  • Bien que payé au dessus du marché mondial (environ 1,80 €/kg), le tabac du sud ouest est payé en 2011 à 2,80 €/kg car les producteurs ont valorisé leur tabac de qualité sur des marchés plus rémunérateurs. Mais cette production doit encore trouver un complément de rémunération d’environ 1 €/kg pour être rémunérer le travail, les charges et les investissements des tabaculteurs.
  • la qualité et le savoir faire spécifiques des producteurs français (Sud Ouest et d’Alsace), peut s’exporter (transfert des connaissances et des techno), certains pays riches en main d'ouvre pas chère pourraient mettre à mal cette production en faisant des offres que tabac de qualité concurrente, mais à moindre coût.

Nous proposons que la région aide cette filière pour évoluer, se convertir vers d’autres productions, ou mettre en place une filiere courte sur du tabac bio et ainsi pérenniser de nombreux emplois sur de petite surface.

Les deux plans d’aide de la Région n’abordent pas ces aspects du problème, mais poussent les producteurs vers encore de nouveaux investissements très spécifiques, les rendant toujours dépendants des multinationales du tabac et de leur politique de prix.


Le 28 novembre 2011, j'ai rencontré les représentants des producteurs de tabac du Sud Ouest

A la demande des producteurs, et avec Catherine Gleizes, Députée Européenne EELV, la rencontre avait pour thème: Quelles perspectives pour la filière tabacole après l’arrêt des aides européennes ?
Mais la position des écologistes à la Région, qui ont voté (les seuls) contre les deux plans d'aide aux producteurs, a était, bien entendu, abordé.

La situation de la filière tabacole fait partie de ces dossiers épineux où les prises de position sont forcément complexes. Et pour cause, le tabac est la première cause de décès au sein de l’Union européenne, il est responsable de plus de 100 000 décès chaque année. Voilà une raison solide de refuser tout subventionnement de la filière. C'est pour cela qu'au niveau européen comme au niveau régional, les élus EELV s’y opposent.

Le débat avec les représentants de la filière Midi-Pyrénées (qui regroupent quelques 400 producteurs) a été fructueux : il a permis à chacun de mesurer la complexité et les enjeux de cette problématique. Et d'arriver à la conclusion suivante: Sur le prix d'un kg de tabac vendu aux consommateurs de cigarette, tout juste 3% paye le travail des paysans qui le font pousser. Il n'est pas normal que la Région intervienne pour combler les déficits des exploitation tabacoles.

La Région, devrait aider les producteurs de tabac à réorienter leur production, en les accompagnant vers des productions plus durables et biologiques.