Pourquoi je soutiens Léa et Tom, ainsi que la mairie d’Arrout

Léa et Tom ont été condamnés par l’Etat devant le Tribunal Correctionnel de Foix, le 9 février 2010, suite à une plainte de la DDEA, à la DESTRUCTION DE LEUR HABITAT et à une amende de 600€ et 10€ par jour de pénalités de retard.
Léa et Tom, condamnés à détruire leur habitat, ont fait appel.
L’audience aura lieu le 17 février 2011 à la Cour d’Appel de Toulouse.(14h)
Ils réclament la relaxe et le droit à un habitat MODESTE ÉCOLOGIQUE ET CHOISI, le droit de vivre, le droit de travailler localement.
Pourquoi être arrivé à ce niveau juridique, alors que cet habitat (modeste et écologique) ne gêne personne. Pour comprendre il faut remonter dans le temps.
Faute de trouver un logement sur la commune d’Arrout en Ariège, Léa et Tom décident en 2007 de s’installer dans une yourte. Un propriétaire leur prête son terrain en friches en échange du défrichage et de l’entretien de la parcelle. Leur démarche est soutenus par le maire et les habitants de la commune qui trouvent positif que de nouvelles personnes s’installent, travaillent et vivent sur la commune.
Léa et Tom fabriquent alors une tente toute ronde, une yourte en laine et en bois ; ils confectionnent le feutre à la filature de Belvès en Dordogne ; les perches de châtaignier sont locales ; un maître menuisier façonne le cercle de toit, pièce maîtresse… Outre l’entretien de la parcelle, ils mettent en valeur le lieu, créant des terrasses pour cultiver un potager et un jardin d’agrément… Cela a représenté un long travail de plusieurs mois avec un bilan plus que positif : la création d’un habitat bien intégré au paysage, avec un impact écologique très faible sur un site dont la biodiversité est valorisée (les orchidées fleurissent à nouveau sur le terrain, un grand jardin bio a été implanté, des fruitiers sont plantés).
Tom et Léa ont fait le choix de vivre là et de travailler dans la région alentour, modestement, de façon écologique et dans le plus grand respect de la nature. Ils sont bien intégrés localement : accueillis et soutenus par le maire et les habitants de la commune, ils se sont inscrits sur les listes électorales et ont demandé à payer les impôts locaux. Les habitants de la commune les soutiennent depuis le début, une motion pour le droit au logement a même été votée par le conseil municipal en réaction aux injonctions de la DDEA.
Mais c’est sans doute trop beau ! Les services publics d’État, en l’occurrence la DDEA a fondé sa plainte sur le Code de l’urbanisme au prétexte de la nécessité d’un permis de construire alors que la yourte n’est pas une construction, ce n’est pas un immeuble, ce n’est pas un bâtiment en dur avec des fondations ! Il n’y a pas de murs… C’est une TENTE en laine et bois ! Donc un habitat réversible qui ne laisse aucune empreinte durable sur le sol.
Inouï le sort réservé aux élus locaux des petites communes rurales ! Le jugement rendu ne tient aucun compte de la position du maire de la commune, de son conseil municipal et des habitants.
Ce dossier pose le problème du droit au logement des personnes aux revenus modestes dans un contexte de crise économique grave. Il pose aussi le problème du choix de vivre écologiquement, au plus prés de son travail. Les choix de vie écologiques doivent être encouragés et non combattues, car ils sont source de revitalisation des territoires ruraux, d’économie d’énergie, de mise en valeur d’anciennes surfaces agricoles.
Il faut que le 17 février, le tribunal de Toulouse accepte la demande de Léa et Tom, celle de continuer à vivre dans leur habitat modeste et écologique.
La situation du logement en Ariège est catastrophique ; impossible de trouver des locations dans de nombreuses commues ; alors que les zones rurales se désertifient, les touristes dont beaucoup d’étrangers, font main basse sur l’immobilier. Des personnes qui travaillent, qui sont intégrés socialement, qui ont choisi de vivre en milieu rural, et donc qui revitalisent les campagnes ne trouvent pas toujours de logement. Une des solutions, pour remédier à ce manque est de s’impliquer dans une démarche d’habitat écologique, de préservation de la nature, et d’auto construction.
Calvet François
Conseiller Régional Midi-Pyrénées